Talant et la guerre de 1870 / 2

En janvier 1871, de violents combats opposent l’armée prussienne et l’armée française de l’Est commandée par le général Bourbaki qu’accompagnaient les volontaires de Garibaldi. Talant est un point stratégique.

Les Allemands avancent sur 3 colonnes: l'une venant par Pasques et Neuvon vers Plombières, une autre par la route de Paris, la 3e par le Val Suzon. Les brigades de Canzio et Menotti gardent Talant.

Extraits de l’ouvrage "Journal de la Guerre 1870-1871 à Dijon et dans le département de la Côte d’Or", Michel-Hilaire Clément-Janin (1831-1885).

 

Samedi 21 janvier 1871

" Les Allemands arrivèrent sans obstacle jusqu’à Changey. Ils occupent les plateaux de Chaumont et de Saint-Laurent à une heure. Daix est envahi par le 21ème régiment. (...) A deux heures, les batteries de Talant et de Fontaine ouvrent le feu * ; les Allemands y répondent ; bientôt la fusillade éclate de Talant à Fontaine. Cependant, les Allemands protégés par le feu de leur artillerie, descendent du plateau de Chaumont et, du côté de Fontaine, s’avancent jusque sur la friche d’Arran. A trois heures, le feu de nos batteries cesse. Les lignes sont si rapprochées que les projectiles peuvent atteindre amis et ennemis. Seules deux pièces de 12, placées au bas de Talant devant la maison Briquet, lancent encore quelques obus sur Changey où sont massées les réserves allemandes. Garibaldi (le chef des volontaires italiens venus à l’aide des Français), à cheval sur la place de l’église de Talant, observe le champ de bataille. A trois heures et demie, il donne l’ordre de refouler l’ennemi sur ses positions (…).

* (A Talant, il y avait 2 pièces de 12 devant la maison Briquet et deux batteries sur la place Notre-Dame. Quatre artilleurs y furent tués.)


"A quatre heures et demie, les batteries de Talant et de Fontaine recommencent le feu avec une nouvelle énergie sur les Allemands en retraite derrière Changey. Il ne cesse qu'à cinq heures, à la nuit tombante."

Les Allemands reculent. Durant ce retrait, des maisons du bas de Talant sont pillées; un franc-tireur est égorgé à la maison Tavanny; Briquet père et fils ainsi qu'un jeune homme de 16 ans, Gentil, sont arrêtés et envoyés en Allemagne. A la Fillotte, des hommes convoyant des blessés sont arrêtés.

A la nuit, dans Talant, on réapprovisionne les batteries en munitions, on remplace une pièce de 12 qui a éclaté, on distribue des cartouches aux troupes. Des barricades sont dressées sur le chemin qui relie Talant à Fontaine.  


Dimanche 22 janvier 1871


"A midi, l’action est très chaude entre Talant et Fontaine. La 3ème brigade (Menotti) occupe Talant ; la 1ère (Canzio) est à Fontaine. Les Allemands sont sur les plateaux de Chaumont et de Saint-Laurent. C’est alors que Garibaldi, qui était comme hier sur la place de l’église de Talant, ordonne un mouvement en avant. Il a lieu avec beaucoup d’élan, malgré une fusillade terrible. L'ennemi est repoussé sur Chaumont."

Ils en seront délogés dans l'après-midi. 400 hommes et 39 officiers ont été tués durant cette journée.

Paris tombera le 28 janvier 1871; l’Armistice de Versailles mettra fin à la guerre. Le Traité de Francfort entérinera l'annexion de l'est de la France et le paiement dans un délai de trois années d'une énorme indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or.

A lire: 

https://guerrede1870encotedor.files.wordpress.com/2018/02/daix-et-ses-environs-dans-la-tourmente-de-1870.pdf

https://lbp.shorthandstories.com/30-octobre-1870-Dijon-histoire/index.html



Monument dit "du Drapeau" route de Troyes: sur le socle de la pyramide, au nord, on peut lire : « Les survivants des trois batailles de Dijon élèvent cette pierre à la mémoire de leurs  camarades étrangers ou français qui sont morts ici en faisant leur devoir », « A Garibaldi et à ses compagnons d’armes défenseurs de la liberté. Talant janvier 1983 ». A l’ouest, figure l’évocation de la deuxième bataille de Dijon : « 25-26-27 novembre 1870 ». A l’est : « 21-22-23 janvier 1871 », dates de la troisième bataille. Il a été inauguré en avril 1894.

Tombes militaires au cimetière de Talant: une tombe française, une allemande  

 

On raconte qu'un soldat prussien aurait été jeté dans le puits Galochin, rue Notre-Dame...



 



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